THEYS ISERE 38570
SITUATION-DESCRIPTION DE THEYS ISERE 38570
Theys est un village rural situé à 615 mètres d’altitude sur le versant ouest de la chaîne de Belledonne à mi-chemin de la capitale du Dauphiné (Grenoble) et de la capitale de la Savoie (Chambery).
On accède à Theys Isere 38570 à partir de la vallée du Grésivaudan en s’engageant sur la route de Theys, que l’on rejoint à partir de Tencin ou à Villard Bozon hameau de Goncelin. On arrive à Theys après avoir franchis « la Croix Blanche ». Au fur et à mesure des lacets on débouche sur un bassin qui s’élargit de plus en plus. Arrivé au bourg, deux vallons bifurquent, un vers le col du Barioz et l’autre vers le col des Ayes.
Sur les versants de ces vallons s’étagent de nombreux hameaux dominés par des sommets montagneux.
Vers l’est et le col du Barioz (à 1055 mètres) on se trouve sur le flanc du Grand Rocher (1926 mètres), par le versant ouest on atteint le col des Ayes (980 mètres) et la station de ski des 7 laux qui regroupe le Pleynet, Pipay et Prapoutel. Le domaine skiable de Pipay est sur la commune de Theys.
Theys se trouve au pied de la montagne des 7 laux (7 laux pour 7 lacs qui se trouvaient à son sommet) avec des sommets comme Roche Noire à 2129 mètres et où domine le Grand Pic de Belledonne à 2977 mètres.
Theys est un village verdoyant traversé par de nombreux ruisseaux. Les ruisseaux du Merdaret, de Pierre Herse, de la Coche pour les principaux. En parcourant les nombreux sentiers du village on peut apprécier son caractère champêtre : le son des cloches dans les pâturages, les parfums de mousse et de sève dans les bois, l’air tonifiant des verdures.
Theys est aujourd’hui un agréable lieu de villégiature. L’agriculture y est encore active mais perd peu à peu son importance au profit du tourisme : gites et locations saisonnières, fermes équestres et activités autour de la montagne se développent, la station de skis des 7 Laux aidant à cela.
LES NOMBREUX HAMEAUX DE THEYS ISERE 38570
L'annuaire de la mairie de Theys recense plus de 40 hameaux :
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Theys est un village très étendu, qui est resté longtemps sans noms de rue où les noms des nombreux hameaux et lieux-dits faisaient foi, ce qui rendait la tâche ardue pour le facteur et les livreurs. Afin de remédier à cette situation, en 2017 il a été décidé de donner des dénominations et des numéros au 42 kilomètres de voies communales.
LES COMMUNES LIMITROPHES DE THEYS ISERE 3870
Hurtières : Petite commune d’environ 170 habitants |
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Tencin : Depuis Theys on passe par Tencin pour rejoindre la vallée. C’est la croix blanche au niveau du hameau Doussagne qui montre la frontière entre la commune de Theys et de Tencin. Cette commune est connue pour son curé peintre « l’Abbes Calès » (1870-1961) qui peignait avec un couteau et pour son château, propriété des « GUERIN de Tencin ».
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Les Adrets : commune comparable à Theys en taille et population, connue pour son triste Baron, François de BEAUMONT (1512-1587) qui sema la terreur dans le Dauphiné lors des « guerres de religions ». On atteint Les Adrets en passant le col des Ayes. La station de ski de Prapoutel est sur la commune des Adrets. |
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Laval : Petite commune d’environ 1000 habitants ; c’est en franchissant le col des Ayes et en se dirigeant vers le hameau de « Prabert » que l’on atteint la commune depuis Theys. La commune fut la seigneurie des « de GUIFFREY » et des « ALLEMAN ». |
Saint Pierre d’Allevard : En franchissant le col du Barioz depuis Theys on arrive à Saint Pierre d’Allevard. C’était une commune riche grâce à l’exploitation des minerais de fer avec beaucoup de « hauts fourneaux ». Elle attirera beaucoup d’entrepreneurs voulant faire fortune et a eu un pourcentage de bourgeois et de « petite noblesse » beaucoup plus élevé que la moyenne (une estimation indiquait un quart de la population). Aujourd’hui il n’y a plus d’exploitation du minerai (les mines sont trop petites). La commune est connue à présent pour son centre Thermal.
HISTOIRE DE THEYS ISERE ET DE SA POPULATION
Theys est un très
ancien village mentionné dès le 8e siècle. Plus tard, dans des actes latins du 11e,
12e et 13e siècle, le village y est mentionné sous le nom
de Tehes, Thedesium, Tesium, Tesia. Ces dénominations sont rapprochées
de tenes, tenedens, tenesium, tesum qui signifiaient
« teneur », « tènement », et donneraient ainsi l’origine du
nom de Theys, un terrain tenu en exploitation par un colon.
Carte de Theys : on aperçoit sa forme en T couché |
Mais beaucoup d’autres hypothèses sont émises sur
l’origine de ce nom peu commun.
Madame Chardon, dans son ouvrage, émet l’hypothèse de sa répartition géographique en forme de T avec un nom « Té » qui au fil du temps deviendra « Theys ». D’après M. COMBES, directeur d’école de Theys de 1928 à 1939, Theys devrait son nom aux minerais de fer exploité sur son sol et serait issu d’ « antivage », le droit dû au seigneur pour ouvrir une mine. « Antivage » donne les formes « antivan », puis « antévan ». Au fils du temps, « antévan » devenant « anté », puis « té » qui conduit à « Theys ».
Riche en forêts, en minerais de fer et en montagnes pastorales, Theys, après avoir appartenu à la seigneurie des AINARD (AYNARD devenu MONTEYNARD), fit partie successivement du fief des comtes de Genève et du Dauphin de France, sous la désignation « Terre de Theys ».
Le Dauphiné ayant été réuni à la France par l’acte du 16 juillet 1349, Theys devint français.
Le village est prospère et la population est diversifiée. En effet, si beaucoup d’habitants de Theys étaient notés laboureurs ou cultivateurs, il y avait également des forgerons, des charpentiers, des maréchaux-ferrants, des meuniers…
Au 17e siècle, il y avait François TOURNON qui était chapelier, Sébastien PAPET cloutier, Laurent BLANC NALLET tisseur de toile.
Theys possédait également une population bourgeoise avec des notaires (familles DRIER, MONCENIS ALBARESTIER, JOURDAN de Laforte…), des marchands (familles VAUSSENAT, POUCHOT LAFRETTE…), des médecins (Honore de GUICHARD, Jean de BERGONZI). Ces médecins, artisans, cultivateurs reflètent une activité relativement fertile à Theys, avec une population un peu plus importante qu'aujourd’hui. À certaines années pas très anciennes, comme en 1864 et en 1867, on peut relever plus de 70 actes de naissances à Theys ; et dans le dictionnaire des communes datant de 1864 (disponible à B.M. de Grenoble), il est mentionné pour Theys : « commune de plus de 2300 habitants, pourvue d’une église romane en très mauvais état » (l’église actuelle date de 1875).
D’après les recensements, en 1846, la population a atteint un pic à 2518 habitants pour baisser ensuite de façon régulière jusqu’à 1114 habitants en 1975. Après, la population va augmenter avec le développement économique de la région.
Dans les années 1990, la silicon valley française se développe dans la vallée du Grésivaudan, au pied de Theys, ce qui amène une nouvelle population à Theys. Beaucoup d’employés de la silicon valley viennent acheter ou construire une maison à Theys, et la population réaugmente. Lors du recensement de 2017, la population était de 1971 habitants. Comme il sera détaillé plus tard, beaucoup de nouveaux patronymes apparaissent à Theys.
Theys a traversé les époques avec ses lots de malheurs affectant sa population. Vers le 10e siècle, le bourg qui se développe au confluent des ruisseaux du Merdaret et de La Coche, puis à un autre au Villaret, a été détruit, dit-on, par les eaux d’un lac situé près du col du Merdaret.
Une rupture des digues naturelles du lac s’étant produite, les eaux dévalèrent en trompe les pentes rapides de la montagne, emportant tout sur leur passage.
En 1588, sur les registres de Baptême-Mariage-Sépulture, il est facile de remarquer un nombre important de sépultures. Ces decès sont certainement une conséquence des attaques des protestants sur la commune (voir le chapitre sur le château d’Herculais ci après).
En 1630, une épidémie de peste sévit à Theys. En effet, dans des actes notariés, on peut lire que face à la peste, Sébastien de GUICHARD, chirurgien de Theys, et Jean BLANC, clerc de Lesdiguières, sont nommés capitaines de santé. Les registres Baptême-Mariage-Sépulture de Theys entre 1626 et 1662 étant manquants, il n’est pas possible d’apprécier les sépultures sur les registres pour l’année 1630 .
Tout au long des siècles suivants des catastrophes sévirons à Theys. Il est répertorié une mauvaise récolte en 1734, 1790, 1817, 1846, 1853, un grand incendie à Le Fort en 1854 et un autre en 1868 sur la place du village, des trombes d’eau en 1700 à Les Ayes, en 1827 à La Coche, une épidémies de rougeole en 1854… beaucoup de sinistres qui affecteront des habitants de Theys.
LES CHATEAUX A THEYS ISERE 38570
Le Châtel : Rodolphe AYNARD, vers 950, arrive en Dauphiné, appelé par l'évêque Isarn pour chasser les Sarrasins de son diocèse. En remerciement, en 967, il reçut en fief Theys avec le château au lieu-dit le Coyet, dénommé le Châtel. Cette dynastie prendra le nom de MONTAYNARD au 15e siècle. Le Châtel appartient à la famille AYNARD jusqu’au 13e siècle. À cette époque, les terres de Theys passent sous le contrôle des comptes de Genève et sont données vers 1280 à Pierre de BELLECOMBE, ancêtre des de THEYS. Elles resteront à la famille de THEYS jusqu’à environ 1550 où elles passeront aux de VILLIET, avec Jean-Baptiste de VILLIET qui épouse Antoinette de THEYS. En 1665, le château passera aux JULLIEN du Châtel, avec le mariage de Sébastien JULLIEN avec Antoinie de VILLIERS (VILLET). Le château restera jusqu’à la révolution à cette famille JULLIEN.
Cette famille n’aura plus de descendance masculine Theys,
et le Châtel, en mauvais état, sera oublié. Les ruines seront redécouvertes
vers 1980 et classées au titre de monument historique (France) par arrêté du 27
septembre 1993. En effet, au premier étage du bâtiment le plus ancien, une
vaste aula est ornée de peintures murales retraçant dans des médaillons
l'histoire de Perceval ou le Conte du Graal.
Le Châtel de Theys abrite un trésor unique au monde, un décor peint au tout début du XIVe siècle, qui raconte les aventures de Perceval, le chevalier de la Table ronde, héros du roman de Chrétien de Troyes.
Par la suite, c’est Claude
ALLOIS qui sera seigneur d’Herculais
par son mariage avec Marie de TOURNET, la fille que Jean-Claude TOURNET a eue avec
sa deuxième épouse Marie de POURROY. La seigneurie restera aux ALLOIS jusqu’à
la révolution. Plus récemment, on trouve Jules Kunckel d’HERCULAIS (1843-1918), époux de Georgette ALLOIS, entomologiste, président de la Société entomologique de France, auteur de nombreux ouvrages et qui fut un pionnier de la lutte contre les Acridiens. |
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Le château Jail : Le château a été construit à la
fin du 15e siècle.
Au 16e siècle, le château appartient à la
famille noble de VILLIET. Cette famille est alliée aux de THEYS. En effet,
Pierre, écuyer de Saint Pierre d’Allois épouse Catherine de THEYS vers 1530, et
son neveu Jean-Baptiste de VILLIET épouse Antoinette de THEYS vers 1550.
En 1583, le duc de Lesdiguières, très
amoureux de Marie VIGNON, achète le château et agrandit la bâtisse, et
notamment érige la porte fortifiée et sa porte en bois. Il nomme Jean VIGNON,
père de Marie, châtelain du lieu. En 1616, un inventaire signale que la bâtisse
est en très mauvais état. En 1893, le château est acheté par Gabriel JAIL.
En 1959, la commune de Theys achète le
château et fait de nombreux travaux pour ouvrir son bureau des PTT dans le
bâtiment vers 1974.
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Le château Payerne : demeure des de GENTON,
nobles de Theys. Le château (maison forte ou manoir qui serait une dépendance
du château d’Herculais) est signalé en 1589. François PAYERNE, ancien aubergiste, devient
propriétaire des lieux en 1805. Le château prend alors le nom de château
Payerne. François PAYERNE est le père du célèbre Antoine Prosper (1806-1886), ingénieur
médecin, inventeur du premier sous-marin le Belledonne, qui fit
carrière à Cherbourg.